samedi 23 mars 2013

On my wishlist #5

Sur une idée de Book Chick City, reprise par A l’abordage de la culture, le principe est le suivant : chaque samedi, je vous parlerai d'un livre dont j'aimerai bien qu'il rejoigne un jour ma PAL.

Pourquoi un seul livre ? Pour éviter de faire une simple liste de souhait 
et parce que c'est plus sympa de vous expliquer pourquoi il me tente.

Aujourd'hui, je vous présente : 
4ème de couverture : Le célèbre pianiste François Vallier découvre que Sophie, son ex-compagne, abandonnée dans des circonstances dramatiques quelques années plus tôt, est internée en hôpital psychiatrique. Au grand dam de son agent, il décide de tout plaquer et traverse la France pour se rapprocher de Sophie. Sur place, François se voit refuser un droit de visite. Ce temps suspendu l’amène à reconsidérer le passé : sa rencontre avec Sophie, chez un vieux luthier de la rue de Rome ; la conception de leur enfant, entre deux voyages – un enfant qui ne naîtra pas. Et enfin l’intense crise de folie de Sophie dont François n’avait pas voulu prendre la mesure. Il n’est cependant pas le seul responsable... Peu à peu, il met à jour le rôle occulte joué par le frère de Sophie dans son internement. Ceci ne laisse pas François indemne. Il se met à nu, perd de sa superbe, et accepte de regarder en face ses propres faiblesses. Lorsqu’enfin il obtient de revoir Sophie, la « réparation » n’est peut-être plus possible. Il n’a plus que sa présence à lui offrir.

Pourquoi ce livre : J'ai découvert ce livre sur la page Facebook Les livres voyageurs de Sabine dont voici le commentaire : "Je suis seule, je suis nue et j'ai mal. Tu souffres bien davantage, je le sais. Maintenant que la paix va t'être enfin accordée, je ne devrais pas tant gémir. Ce soir je cède à la douleur. J'ai tant résister. Chaque jour, une nouvelle lutte avec ma peur et je crains qu'un jour celle-ci triomphe de mes forces.
Mais était-ce encore ta vie, cette agonie de chaque jour qui va prendre fin ? Où es-tu, si loin de ce que tu as été ? Je n'ai pas eu la force ni le coeur de te voir ainsi. Pardonne-moi ma faiblesse.
Comme je voudrais être à la fin de cette nuit.
A cet instant, vois-tu, une seule question me hante et me glace. Allons-nous seulement nous reconnaître, mon amour ?"
 
 Tout part d'une lettre reçue par François Vallier, pianiste virtuose de renommée internationale...

" Bonsoir Monsieur Vallier,
Je visite souvent votre site et je me permets aujourd'hui de venir vous y témoigner ma reconnaissance. Grâce à vous, la musique fait partie de ma vie et je tenais à vous le dire. J'espère avoir la chance de vous entendre un jour en concert.Bien sincèrement, Philippe Margeret.
P.-S. : La façon dont j'ai découvert vos enregistrements vous surprendra peut-être : je suis infirmier psychiatrique à Valmezan dans les Hautes-Pyrénées et l'une de nos jeunes patientes écoute vos CD à longueur de journée, ceux de Schumann en particulier, et j'ai eu envie de les acheter."

Cette lettre c'est l'histoire de sa vie : Sophie, sa Sophie, son amour de jeunesse. François va, du jour au lendemain, tout quitter pour essayer de rattraper ses erreurs et le temps perdu. Il veut retrouver le temps, rejouer cette partition. " Je me suis cru invincible. Je nous ai crus invincibles...". Il se retourne, fait le point avec sincérité et lucidité sur son passé, pas tendre avec son caractère et avec lui.

Ce roman peut être pris tel qu'il est : un acte manqué, une erreur de parcours, un mauvais concert, une musique stridente, des accords non mélodieux. : l'histoire d'un homme, égoïste, jaloux, abjecte qui à l'aube d'une nouvelle vie veut renouer avec son amour de jeunesse, un accroc dans sa vie. J'aurais pu m'arrêter là, je l'avoue. Mais Gaëlle JOSSE m'a entraînée dans la spirale de ses mots, dans la volupté de ses notes, dans la grâce sa partition, dans la musicalité de ses accords.

J'ai succombé à ce roman. Au fur et à mesure de sa lecture, il s'est hérissé de post-it. Mon carnet s'est recouvert de mots, de phrases découvertes. C'est un petit bijou, un diamant à multiples facettes souvent mystérieuses, une peinture colorée où notre regard chavire et notre cœur puise une force insoupçonnable. C'est un tiroir à mémoire enfouie, un secret, une faille, une délivrance à notre capacité d'aimer, à partager, à s'abandonner à l'autre, à accepter l'inconnu, l'imprévisible. C'est la petite musique mystérieuse de nos vies qui se joue, une sonate, le carnaval de Schumann en fond sonore.

Et cette phrase :" Elle ressemblait à un voyage, ou plus précisément à ce moment du voyage où, encore loin de la destination envisagée, tous les repères familiers et les habitudes se sont effacés, dilués à un point tel que l'on doute de leur existence. C'est un temps de flottement, d'incertitude, mais aussi de ravissement, de curiosité et de totale disponibilité. Nous habitions une poignée de mots. Nos océans.»

J'ai succombé à l'écriture de Gaelle Josse... Et juste pour cela merci."

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